La nature togolaise
- 23 avril 2023 -
Cet article est le troisième de ma série sur le Togo. Cliquez-ici pour voir les autres articles.
Nous reprenons alors la voiture direction Kpalimé, l’une des plus grandes villes du pays. Kpalimé est connue comme la ville touristique du Togo. On y trouve un grand marché, de nombreux hôtels, une grande église, etc… Mais Kpalimé est surtout connu pour ses environs. Vous y trouverez de nombreuses cascades, des randonnées en pleine montagne, de magnifiques villages pittoresques et si vous levez les yeux vous pourrez avoir la chance de voir un nuage de chauve-souris s’envoler au coucher du soleil.
Après avoir déposé nos affaires à l’hôtel "Alexis Auberge" (6.923705, 0.632930) (9€ la nuit), nous nous sommes dirigés vers une des attractions populaires du coin : aller observer le réveil des chauves-souris à Tsamé (6.951909, 0.636649). Comme souvent au Togo, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Nous savions que les chauves-souris décollent autour de 18h donc nous y sommes allés à 17h30. Sur place, le « guide » est obligatoire. Après s’être entendu sur le prix, nous prenons la direction de la forêt pour être au plus proche des chauve-souris. Au bout de quelques petites minutes de marche, nous observons les premières d’entres elles. Perchées sur leur branche, la tête en bas, elles dorment paisiblement. Tout à coup, le guide sort de sa poche un morceau de bois et une petite barre en fer et se met à taper dessus pour réveiller les chauves-souris. Celles-ci s’envolent quelques secondes puis retournent sur leurs branches. Alors le guide recommence afin que nous puissions les observer. Pas question ici de parler de bien-être animal, ils ne s’en soucient pas. Nous lui avons suggéré l’idée que les chauves-souris ne devaient pas apprécier ça, mais nous avons eu comme seule réponse qu’ils avaient toujours fait comme ça et que ça se passait bien.
Le guide nous a ensuite expliqué que les animaux partent toutes les nuits de Kpalimé pour aller se nourrir de fruits au Burkina Faso, pays qui se situe à près de 500km d’ici. Nous émettons de sérieux doutes sur la véracité des informations fournies par le guide. A 18h15, des milliers de chauves-souris ce sont envolées d’elles même. Le spectacle était impressionnant, leurs cris résonnent dans toute la vallée. C’est le moment de sortir les appareils photos ! Est-ce que je recommande cette « attraction » ? La question n’est pas évidente. Les guides n’ont que très peu d’utilité, leurs explications sont souvent incomplètes lorsqu'elles sont véridiques. De plus ils perturbent énormément les animaux, les réveillant jusqu’à des dizaines de fois par jour. Il vous suffit de vous rendre sur le bon chemin autour de 18h pour profiter du spectacle. Cependant, je ne peux pas totalement vous déconseiller les guides car c’est grâce à cette activité qu’ils vivent. Si je venais à le refaire, je prendrais un guide et lui demanderais de ne pas les réveiller mais seulement d’attendre qu’elles s’envolent d’elles même.
De retour à Kpalimé, nous nous installons dans un bar au bord de la route. Lorsque nous sommes arrivés, il y a eu une coupure de courant, nous avons donc mangé dans le noir pendant tout le repas, ce qui était plutôt amusant. Se trouvant au bord de la route, ambiance togolaise garantie ! Musique, voitures qui passent, de nombreux piétons, la rue y est très vivante. Toutefois, si vous cherchez un bar calme et tranquille, passez votre chemin.
Pour notre deuxième jour à Kpalimé, nous commençons par un grand tour du marché puis partons visiter le centre artisanal de Kpalimé (6.923242, 0.617653). Je vous recommande vivement d'y passer si vous souhaitez rapporter des souvenirs. Vous y trouverez de superbes sculptures en bois ainsi que de nombreuses poteries.
Après avoir terminé notre visite de la ville, nous reprenons la route direction la ferme Biala, un éco-village situé dans les montagnes au nord (7.034240, 0.667109). Nous sommes accueilli par Alex le président de l’association Eke Deka qui s’occupe de cet éco-village. Vous trouverez de nombreuses informations sur l'association au lien suivant: ici. L’objectif de cette association est de construire un village comme ils étaient fait par le passé, en terre avec un toit en chaume donc. A peine arrivés, Alex nous propose de faire un tour du village pour nous faire découvrir toutes les espèces de plantes qu’ils ont pris soin de replanter. Nous découvrons ainsi des plans de tabac, de café, et de nombreux autres très diversifiés.
Pendant la visite, nous entendons comme un feu qui crépite au loin. Au début nous ne nous inquiétons pas, les feux sont courants au Togo, il est probablement loin et pas si grand. Au bout de quelques minutes, de hautes flammes se dégagent à seulement une cinquantaine de mètres du village. Nous faisons part de nos inquiétudes à Alex qui nous rassure en nous soutenant que le feu ne viendra jamais jusqu’ici. Nous continuons la visite en gardant un œil sur les flammes. Très rapidement celles-ci avancent jusqu’à être à moins d’une dizaine de mètres du village. C’était très impressionnant, je n’avais jamais vu de feux de cette taille d’aussi près. Comme à son habitude, Alex, très calme, nous dit de ne pas nous inquiéter. Nous continuons la visite en nous écartant du village. Nous perdîmes alors les flammes des yeux et à notre retour le feu s’est arrêté, juste à l’entrée du village. Nous n’avons toujours pas compris comment Alex l’avais prédit, mais il avait raison.
Le midi nous avons dégusté le fameux foufou, spécialité togolaise. C’est une sorte de pâte faite à partir de manioc. La pâte est toujours accompagnée d’une sauce, pour nous c’était une sauce d'arachides. Je dois bien avouer que je ne suis pas fan du foufou par contre la sauce est excellente, je vous la recommande vivement. La suite de la journée a été plutôt tranquille. Nous avons visité les alentours et profite de la tranquillité du lieu.
Le lendemain matin nous sommes partis en direction de la cascade de Yikpa. La route étant un peu compliqué et une des deux voitures un peu fatiguée, nous avons pris des taxis motos afin de nous emmener jusqu’au départ du sentier de randonnée. C’était une expérience géniale ! Être à moto sur une piste au Togo, avec le vent qui apporte un peu de fraîcheur, j’ai adoré. Évidemment, Togo oblige, nous étions 3 sur la moto en comprenant le chauffeur. Nous n’avons eu aucune frayeur à moto, toutefois nous avions insisté pour que les chauffeurs conduisent (très) prudemment et ils ont joué le jeu. Arrivés au bout de la piste, nous descendons des motos et commençons la marche. La randonnée n’est pas très longue, comptez environ 1h de marche pour la descente. De nombreuses personnes nous avait déconseillé de la faire car elle était soi-disant trop dangereuse. Comme autant de personnes nous ont dit le contraire, nous avons décidé d’essayer quitte à faire demi-tour si c’était vraiment dangereux. Au final, ça s’est très bien passé. En effet, il y a quelques passages sur la fin un peu étroits avec une pente assez raide sur le côté. Comparé à de nombreux chemins de randonnée français dans les Pyrénées ou les Alpes, ce n’est pas très dangereux. Attention toutefois à la quantité d’eau que vous prenez avec vous. Un litre et demi par personne est à mon sens le strict minimum.
Le chemin de randonnée est très joli. Malheureusement nous l’avons parcouru un jour de brouillard et la visibilité n’était donc pas très bonne. Malgré tout, cette escapade en pleine nature a été très agréable. Le chemin serpente dans la végétation très riche togolaise et offre de très beaux panoramas sur les montagnes. Si vous regardez sur une carte vous vous apercevrez que le chemin longe la frontière avec le Ghana. Vous pourrez ainsi dire que vous avez vu une (micro) partie du Ghana 😅.
Au bout d’un moment, le chemin redescend et on aperçoit à travers la végétation, l’énorme cascade se jeter d’une falaise. Arrivé à son pied, celle ci est encore plus impressionnante, on ressent tout de suite la fraîcheur qui s’en dégage. Lorsque nous sommes venus, nous étions en plein milieu de la saison sèche et le « pied » de la cascade était donc bien dégagé. Mais on nous a dit qu’en période de pluie, tout le bassin était rempli et seulement une petite partie de la cascade était accessible.
Cet endroit est un petit coin de paradis, on a l’impression d’être dans un conte de fée. Nous en avons profité pour nous baigner et nous reposer dans l’atmosphère calme et frais de la cascade. Si vous souhaitez vous baigner, il est recommandé (comme partout ailleurs au Togo) de mettre des chaussures dans l’eau. En effet, il est possible d’attraper des maladies à cause de certains types d’animaux présents dans la vase. Nous sommes restés environ 3h à la cascade, c’est un endroit parfait pour pique-niquer. L’endroit est touristique mais pas comme on pourrait le concevoir en France. Le jour où nous y sommes allés, nous avons croisé en tout une petite dizaine de personnes. Le chemin du retour fut un peu plus compliqué, notamment parce qu'il commence par une importante montée. En une minute à peine notre corps avait déjà perdu la fraîcheur amassée au pied de la cascade et nous recommencions à transpirer à grosses gouttes. De retour au « parking », nous reprenons les motos pour revenir au village puis nous prenons la direction de Lomé afin d’y passer la nuit.
Le voyage n'est pas encore terminé ! Retrouvez la suite de nos aventures dans le prochain article consacré au sud-Est du pays.
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